Yasmina Khadra : « Les Vertueux, c’est mon meilleur roman »

Yasmina Khadra : « Les Vertueux, c’est mon meilleur roman »

Le romancier algérien Yasmina Khadra profite du Festival pour présenter son nouveau livre, Les Vertueux. Pour l’écrivain aux millions de livres vendus, cet opus est l’aboutissement de trois années de travail.

À l’arrière de son stand, l’écrivain Yasmina Khadra ne s’accorde aucune pause dans sa séance de dédicaces. Face aux nombreux compliments, l’auteur ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. « Les salons et les festivals, c’est là où on rencontre les gens qui nous font avancer dans la littérature, qui nous aident à écrire », explique-t-il. À propos de son nouvel ouvrage Les Vertueuxpublié aux éditions Mialet-Barrault, il ne cache pas sa fierté. « J’ai pris trois ans à écrire ce livre, c’est mon meilleur ouvrage » insiste-t-il en s’adressant au public amassé devant lui. « Je le disais depuis longtemps, mais on ne voulait pas me croire. Il y avait toute une histoire à raconter, toute une vie ».

« Beaucoup de gens ont trouvé que le personnage de Yassine me ressemblait »

Yasmina Khadra entremêle, comme à son habitude, la réalité à la fiction dans son roman. « J’ai toujours emprunté à la réalité ce repère qui pourrait rendre une fiction plausible, indique-t-il. Je n’aime pas aller dans le vague, je préfère le concret et la littérature est, pour moi, l’esthétique de ce concret. » Dans le personnage principal, Yassine, envoyé dans les tranchées de 14-18 par le caïd local, nombreux sont les lecteurs qui reconnaissent une part du romancier. « Beaucoup de gens ont trouvé que le personnage me ressemblait. Mais à sa place, il y a beaucoup de choses que je n’aurais pas acceptées. En revanche, nous avons la même sagesse et la même philosophie de la vie ».

« Il y a un discours anti-guerre dans le roman »

Dans Les Vertueux, il dresse un portrait sensible et contrasté de l’Algérie, pays pour lequel il a combattu durant plus de vingt-cinq ans. « C’est à la fois une nation cultivée avec une histoire et des personnes qu’on a réduites à l’état d’indigènes. » Pour créer le personnage de Yassine, l’ancien officier émérite de l’armée algérienne s’est inspiré de l’histoire de sa patrie natale. « Mon personnage raconte toutes les épreuves qu’ont traversées les Algériens dans cette première moitié du XXᵉ siècle. » C’est aussi un moyen pour lui de rendre hommage à sa mère. « C’est elle qui m’a inspiré, car elle me parlait beaucoup de cette époque qu’elle n’a pas connue autrement qu’à travers les histoires de son père. » À l’aide d’une sémantique presque vulgaire, usitée par les adjudants sur les champs de bataille, l’auteur tient « un discours anti-guerre », selon ses mots, dans son texte. Mais il y met aussi en scène l’amitié entre frères d’armes.
« L’être humain, c’est le croisement de l’ange et du démon. Et toute la vie, c’est un combat entre ces deux entités où l’on espère que l’ange l’emportera sur le démon », explique-t-il, en résonance avec son livre, au sujet du thème du Festival.

Noah BERGOT

Ce dimanche à 14 h 30, Yasmina Khadra présentera Les Vertueux lors d’une conférence ouverte à tous au château.

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