Super-héros et robots géants : la contre-culture est devenue culture

Le pôle B du festival, dédié aux beaux livres, saura ravir les passionnés de bande dessinée. Longtemps réduite au rang de sous où contre-culture, ce courant séduit toutes les tranches d’âge, à commencer par les jeunes. En témoigne les chiffres de ventes de mangas en France, qui ne sont devancés que par ceux du Japon.

Mangas, comics, bandes dessinées… De nombreux ouvrages aux illustrations fantasques et colorées peuplent désormais les travées des festivals littéraires. Autrefois moins considérées que la littérature classique, les bandes dessinées sont de plus en plus intégrées dans le paysage littéraire. Mouans-Sartoux n’est pas en reste et en propose, cette année encore, une programmation très riche. Des lycéens, très nombreux, sont conviés au festival et beaucoup se précipitent vers les mangas entassés sur des vastes établis. « Je lis très peu de romans mais je commence à m’intéresser aux mangas. Je trouve que, pour des premières lectures, c’est accessible et ça me donne envie de commencer à lire d’autres choses », explique Angel, élève de seconde. Un point de vue qui semble également partagé par de nombreux auteurs. 

« La bande dessinée et le roman sont deux médiums complémentaires »

« C’est nécessaire que ces deux styles littéraires cohabitent. C’est une très bonne chose que des festivals comme celui de Mouans-Sartoux donnent cette opportunité », explique Cab, jeune auteur français de Manga. J’ai participé récemment à une conférence qui s’intéressait à la possibilité d’étudier des mangas à l’école. On s’est rendu compte que c’était tout à fait pertinent, et même plus en phase avec notre époque que certains classiques du 17e siècle, devenus obsolètes. » Cab sera présent à Mouans-Sartoux tout le week-end. Il dédicacera, ce samedi aux alentours de 14 heures sur le stand 61, des exemplaires d’Oneira, un manga mature, sombre et onirique, qu’il scénarise depuis plusieurs années, publié aux éditions Kana.

Mathieu OZANNE