« On a tendance à sous-estimer le pouvoir des mots »

Valéria et Jacques Salomé à la sortie de la conférence. Crédit Laura HUE

Invités au Festival pour une conférence sur leur nouveau livre, Jacques et Valéria Salomé décryptent une forme de violence invisible et pourtant indélébile : les mots.

En France, près de 220 000 femmes déclarent chaque année être victimes de violences domestiques. Celles-ci peuvent être physiques bien sûr, mais aussi verbales, ce qui ne les rend pas forcément moins destructrices. Samedi à 11 h 30, les époux Salomé ont présenté leur dernier ouvrage, La violence conjugale, ce sont aussi les mots ! . Ils y analysent les paroles toxiques qui nuisent aux relations de couple. Écrire cet ouvrage en duo était important pour eux, car « c’est un sujet tabou », affirme Valéria, qui porte la voix de son mari muet depuis un AVC.
Le texte traite de la violence des mots, en s’appuyant sur des cas pratiques. Il étudie des phrases d’injonction, de dévalorisation, de menace ou encore de culpabilisation, qu’il faudrait apprendre à identifier et à déconstruire. Par exemple, parler sur l’autre plutôt que directement à lui est à éviter. L’accabler, le rendre coupable par des « tu » amène à une destruction symbolique de l’autre : « Tu, tu, tu…, un jour tue », formule la conférencière. « On a tendance à sous-estimer le pouvoir des mots, ils représentent pourtant souvent le point de départ de la violence conjugale », affirme cette spécialiste en communication relationnelle.

Roxane VOLCLAIR et Laura HUE

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