“L’idée, c’est de tout recommencer”

Un Monde Nouveau
Imaginée par Cyril Dion, Un Monde Nouveau est une minisérie documentaire en trois épisodes. Elle sera diffusée sur Arte le 8 novembre. La plateforme a aussi financé le projet. Demain, la première réalisation de Cyril Dion, avait remporté le César du meilleur film documentaire en 2016. Avec Un Monde Nouveau, dont la réalisation a été confiée à Thierry Robert, le militant écologiste explore les réponses apportées par des individus confrontés au changement climatique. Le film dresse un plan en trois étapes pour lutter contre les bouleversements écologiques : Résister, S’adapter, Régénérer. Le spectateur voyage dans plus de quinze pays, à la rencontre d’acteurs qui ont révolutionné un territoire, une région ou un secteur économique. Des gestes qui ont modifié profondément les habitudes pour créer une situation durable, sur les plans écologique, social et/ou économique. Valérie Rossollini, la co-autrice du documentaire, explique : “Un autre récit est possible pour l’avenir de notre civilisation, un récit optimiste où l’on trouve notre place dans un monde nouveau”.
La co-autrice Valérie Rossollini est présente sur le Festival, au stand A035. Le producteur, Fabrice Papillon est, pour sa part, au stand A013.
Thierry Robert a réalisé la minisérie Un Monde Nouveau, écrite par Cyril Dion. À un mois de la sortie du documentaire, il revient sur ce projet écologique et optimiste.
Après Demain ou plus récemment Animal, des œuvres prônant la préservation de l’environnement, qu’apporte Un Monde Nouveau en plus ?
« Je pense que c’est le documentaire le plus complet et le plus abouti sur toutes les questions écologiques. Personne n’était allé aussi loin que nous. La vraie nouveauté, c’est que l’on donne des solutions, notamment en parlant avec Paul Hawken, le principal auteur du plan Drawdown, qui consiste à atteindre le point à partir duquel les émissions de gaz à effet de serre déclineront. »
La production sera diffusée sur Arte, une chaîne culturelle. Vous en faites la promotion dans ce festival littéraire et engagé. Comment comptez-vous toucher un public plus large, moins sensibilisé ?
« Arte est en train de réaliser l’une des plus grosses campagnes de son histoire pour le documentaire. On pense sincèrement qu’il y aura une très belle audience au moment de la diffusion dès le 8 novembre. La plateforme est en six langues, ce qui nous aidera à partager la série au plus grand nombre. »
On remarque une vision optimiste dans le documentaire. Ne pas être fataliste, est-ce que c’est le message que vous souhaitez véhiculer ?
« Bien sûr ! Si on commence à s’apitoyer, on ne fait plus rien. On est très positif, car certains pays ont dû faire face à des situations dramatiques et s’en sont relevé. Je pense que c’est parce qu’on est au pied du mur que des solutions vont émerger. »
Pensez-vous que chaque problème écologique a sa solution ?
« Sincèrement, oui. Parfois, changer de paradigme et de point de vue par rapport à un problème nous permet de comprendre qu’il est finalement simple à résoudre. Dès que quelqu’un propose une nouvelle perception, on peut enclencher une solution. »
Ce Monde Nouveau va-t-il au-delà des préoccupations écologiques ?
« Oui, clairement, l’idée, c’est de tout recommencer. On pense que le système dans lequel on vit aujourd’hui est épuisé, que ce soit politiquement, socialement ou économiquement. »
Le festival de cette année a comme thématique affichée Être humain ?. Quels liens imaginez-vous entre votre documentaire et ce questionnement ?
« Je pense qu’on est en plein dedans. Notre propos est profondément humaniste. On veut montrer qu’il faut rayonner au sein de nos proches, de notre famille, pour rayonner ensuite au sein de l’humanité. Être humain, c’est au cœur du projet. »
Le documentaire a été tourné dans 15 pays, mais vous ne vous êtes pas déplacés dans tous. Comment avez-vous adapté votre façon de réaliser ?
« Au moment même de l’élaboration du scénario, on s’est dit qu’on ne pouvait pas faire le tour du monde pour réaliser un documentaire sur l’écologie. C’est complètement hors de propos. On a mis en place énormément de travail à distance. Presque un quart du tournage a été réalisé par des équipes locales, pour qu’on n’ait pas à se déplacer. Finalement, le résultat est génial, car on ne remarque même pas que c’est fait par des personnes différentes. Ça nous a ouvert les yeux sur de nouvelles manières de coopérer. »
Recueillis par Maxime CONCHON et Edouard HAUTBOIS