Avec l’exposition « D’après vous, ce monde d’après ? », Mouans-Sartoux propose de s’écouter

Imaginée par Thierry Duirat, illustrée par Iris de Vericourt et Anne Valletta, l’exposition « D’après vous, ce monde d’après ? » pourra être visitée ce week-end au festival de Mouans-Sartoux. Un espace de réflexion où la parole circule.
Novembre 2019 : apparition du Covid-19 en Chine. Janvier 2020 : arrivée du virus en France. Cela fait maintenant deux ans que notre vie a basculé, remettant tout en question. Ce bouleversement, Thierry Duirat veut l’interroger, le déconstruire, avec l’exposition « D’après vous, ce monde d’après ? » proposée ce week-end au festival de Mouans-Sartoux.
Danseur, metteur en scène, membre du collectif Étymologie poétique, l’artiste s’intéresse dès 2010 à la mise en forme de la langue et à la spatialisation de l’information. En 2020, en partenariat avec le CCAS (caisse centrale d’activités sociales), Thierry se met en tête de libérer la parole. Durant une semaine, il rencontre diverses personnes, individuellement, adhérents au CCAS. Une heure d’échange avec Parisiens, Bretons, adolescents ou même retraités, célibataires, gendarmes, soignants ou encore restaurateurs. Leur point commun : ils ont tous vécu le confinement de mars à mai 2020, en France.
« L’idée, c’est de récolter la parole, de se mettre au service de celle-ci et de la restituer pour qu’elle puisse circuler et être entendue », explique Thierry Duirat. Où le Covid entraîne-t-il le monde du travail ? Qu’est-ce que je pense du suivi médical et gouvernemental de la crise sanitaire, des normes mises en place ? Comment je me projette dans le futur ? Des questions ouvertes, auxquelles Thierry n’a souhaité apporter aucun commentaire, ni proposer aucune interprétation, laissant libre cours à la pensée de chacun.
Initialement prévue pour l’édition de l’année dernière, l’exposition a été reportée d’un an en raison de la crise sanitaire. Pourtant, pour l’artiste, elle est on ne peut plus d’actualité : « Aujourd’hui, on est encore dedans. (…) Qu’est-ce qu’on en disait il y a un an et qu’est-ce qu’on peut en dire aujourd’hui ? ».
Mise plastiquement en forme par Iris de Vericourt et Anne Valletta, l’exposition est composée de six planches et d’extraits de paroles récoltées. Une facilitation visuelle destinée à créer une « agora de débat », à l’heure où l’on ne s’écoute plus. « Ce qui est intéressant, c’est que le contenu doit réinterroger ».
Juliette BUJKO
Photo Juliette Bujko