Adolescents et parents : une liberté réfléchie pour vivre ensemble

L’autrice Marie-Jeanne Trouchaud, thérapeute et conférencière, publie un nouveau livre consacré aux relations parents adolescents, Apprenez-leur la liberté.
Il arrive que les parents et les adolescents ne se comprennent plus. Chacun est désarmé, la communication devient difficile et la confrontation est chose courante. Le livre Apprenez-leur la liberté de Marie-Jeanne Trouchaud a pour vocation de servir d’outil. Il ne prétend pas être la solution, mais propose d’aider à s’en approcher. Beaucoup de témoignages, de conseils et d’analyses jalonnent l’ouvrage.
Ce livre est bien sûr destiné aux parents, mais aussi aux professeurs, aux éducateurs et aux adolescents eux-mêmes. Selon l’autrice, ces derniers sont les premiers à culpabiliser, à se sentir hors du moule, alors que c’est logique qu’ils ne soient pas accomplis à cet âge : « On ne reproche pas à un fruit de ne pas être assez mûr, quand il le sera, il sera meilleur. Un ado on ne doit pas lui reprocher de ne pas être mûr, c’est normal ! Il deviendra un adulte plus épanoui quand on le critiquera moins ».
Marie-Jeanne Trouchaud propose un accompagnement qui repose sur un grand concept : la différence entre liberté réactive et liberté réfléchie. La première option induit un adolescent qui se braque et qui s’oppose systématiquement. La seconde possibilité consiste à ne pas l’empêcher de rêver, ne pas le dévaloriser, et plutôt l’accompagner dans ses besoins et ses envies. Mais dans cet idéal de liberté réfléchie, il s’agit de rechercher un équilibre. Celui entre ne pas l’étouffer et éviter qu’il se mette en danger.
« Il faut réconcilier les deux parties, non pas pour en faire des copains, mais pour en faire des ressources »
Accompagner l’adolescent dans sa réflexion, c’est, pour la formatrice en relations humaines, lui rendre un immense service. L’objectif est qu’il prenne les meilleures décisions pour lui, tout en communiquant, voire en coopérant avec ses parents. Si l’adolescent cesse d’échanger avec sa famille, toujours selon elle, il va se tourner vers d’autres jeunes pour prendre ses dispositions et cela peut mener à des catastrophes comme le dogmatisme. Afin d’éviter de telles conséquences, « il faut réconcilier les deux parties, non pas pour en faire des copains, mais pour en faire des ressources », assure Marie-Jeanne Trouchaud. Elle estime que parents comme enfants peuvent avoir de bonnes idées pour améliorer leur relation. « C’est un véritable enjeu sociétal », assure-t-elle, convaincue que beaucoup d’adolescents et de parents sont en souffrance. Ce serait par la collaboration qu’on favoriserait l’humanisme, et plus spécifiquement les relations intrafamiliales. « Ce n’est pas la loi du plus fort. Travailler ensemble, être en relation ensemble et parler ensemble pour mieux vivre ensemble », tels sont les préceptes de cette femme qui se définit comme une « militante de l’être humain ». Marie-Jeanne Trouchaud animera ce vendredi à 17h30 un entretien intitulé Adolescents, apprenez-leur la liberté.
Valentin ROUX